Julie Billiart, 1906

Œuvre d’art d’un pur gothique, la châsse de sainte Julie Billiart est entièrement réalisée en cuivre doré à l’or fin et en reliefs contrastés en cuivre argenté.  L’exécution de la châsse fut confiée aux ateliers de  M. Dehin à Liège, à l’occasion de la béatification de Julie Billiart qui eut lieu le 13 mai 1906.

Le toit à double versant est divisé de chaque côté en deux compartiments présentant, en relief sur fond d’émaux champlevés, les symboles des quatre évangélistes.

Sur chaque façade, figurent deux scènes :

face avant droite, Julie toute jeune enseigne le catéchisme aux enfants de son village natal, Cuvilly en Picardie. La scène de gauche raconte la vision de Compiègne en 1793 : Julie grabataire voit une croix autour de laquelle elle distingue des religieuses dont elle ne connaît pas l’habit. Et elle entend : « Ce sont les filles que je vous donne dans l’Institut qui sera marqué de ma croix. ».

Sur la face arrière, la scène de droite montre Julie en extase à Amiens le 2 février 1806 ; il lui est révélé que ses filles traverseront les mers pour porter la lumière de l’évangile.  La scène de gauche montre sa mort le 8 avril 1816.

Le pignon de droite présente Julie assise qui tient en mains le livre des Constitutions des Sœurs de Notre-Dame ; de chaque côté de la sainte, un ange porte une banderole avec l’inscription, d’une part  « Ah ! Qu’il est bon le bon Dieu » et de l’autre : « il a exalté les humbles ».

Au pignon de gauche, la Vierge est assise avec l’enfant Jésus sur les genoux.

Le tout repose sur six lions rampants fixés sur une plaque de cuivre portant le texte latin suivant :  « Corpus Beatae Juliae Billiart, quam Pius P.P.X, III idus Maii MCMVI inter coelitis retulit, a Thoma Lud. Heylen, Nam. Apô V idus Aprilis ejusdem anni, reconditum in hàc lipsanotheca » (Corps de la bienheureuse Julie Billiart, que le Pape Pie X, le III des ides de mai (13 mai) 1906, parmi les célestes (bienheureux) plaça, par Thomas Louis Heylen, évêque de Namur, le V des ides d’avril (9 avril) de la même année, déposé dans cette châsse).

En 1910, un important incendie ravage le stand des Messieurs Dehin de Liège à l’exposition internationale de Bruxelles.  La châsse est miraculeusement sauvée alors que les 15 hectares sont entièrement rasés par le feu.

Durant les deux guerres mondiales, la chapelle du jardin où la châsse est conservée ne fut pas détruite.  En 1940, les sœurs avaient retiré les reliques de leur fondatrice qui les suivirent dans leurs différents logements de fortune.  La châsse trop lourde à porter était restée dans son lieu habituel.  Lors de grandes célébrations à Namur en l’honneur de sainte Julie Billiart, la châsse est transportée en procession de la maison mère à la cathédrale et vice-versa.

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